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Propos sur les MEGALITHES du Sud-Morbihan à l'époque des "ANTIQUAIRES", des "FOUILLEURS", des "VOYAGEURS" de 1826 à nos jours

La première manifestation architecturale monumentale de l'Homme souhaitant marquer un point géographique particulier de son territoire a été d'empiler un tas de cailloux ou mieux, d'y planter une grosse PIERRE, un"PEULVEN ou PEULVAN" , les deux étant suffisamment remarquables pour être remarqués du plus loin que l'on soit selon Yves COPPENS.

La Bretagne, étant ce qu'elle était, il y a plusieurs siècles, peu de gens de lettres ou scientifiques s'y aventuraient.

Placés sous l'emprise du clergé, les Bretons ne s'intéressaient pas spécialement à leur patrimoine mégalithique. D'ailleurs, le CLERGÉ prenait allègrement des mesures expéditives de destruction pour combattre le paganisme.

megalithesIl faut attendre 1826,avec la fondation de la Société Polymathique du Morbihan pour que desopinions très diverses apparaissent:les "ANTIQUAIRES," Anglais notamment, entrent en action.

Les lames de hache, les parures en roche surpolie mises au jour ont inspiré John LUBBOCK, un Anglais qui inventera le terme de "NEOLITHIQUE"(nouvelle pierre) en 1865.

De 1928 à 1934, après les fouilles de TEVIEC et HOEDIC, les mégalithes sont perçus comme autant de traits singuliers dans le paysage, servant de repères géographiques terrestres ou AMERS.

La création de la ligne de chemin de fer PARIS-QUIMPER (1862-63) va rendre la Bretagne plus accessible.

- au 17ème il n'y eut que QUATRE voyages d'explorateurs en Morbihan

- début 18ème quelques érudits locaux et antiquaires identifient timidement des mégalithes.

- l'officier du génie Royer de la Sauvagère

- le comte Anne Claude de Caylus

- l'ingénieur géographe Jean Baptiste OGEE

- Christophe Paul de Robien qui réalise une première représentation graphique des monuments.

Après 1789 se développe la CELTOMANIE:

- Jacques CAMBRY publie en 1805"Monuments celtiques ou recherches sur le culte des PIERRES"

- Le celtophile Théophile Malo Coret de la Tour d'Auvergne invente le terme de DOLMEN pour évoquer la Table des Marchands en 1792.

Durant le 19ème ont lieu les premiers inventaires , des fouilles, des relevés, des représentations iconographiques, des visites...

En 1825, le chanoine MAHE publie un essai sur les Antiquités du Morbihan, commune par commune. Il est nommé PREMIER Président de la SPM.

Une véritable chasse aux trésors s'ensuit plutôt que de tenter une meilleure compréhension scientifique des monuments.

Le mot d'ordre était:" RECUPERER L'OR des dolmens !"

En 1832 le cairn de Gavrinis est littéralement vidé de son contenu par le propriétaire !

Idem à Rondossec en Plouharnel par Grégoire le Bail, le Maire qui y trouvera des colliers en or.

Les relevés et représentations graphiques se multiplient:

- le chevalier de Fréminville

- Jean Baptiste Jorand

- Bachelot de la Pylaie

- les Anglais Blair et Ronalds

- le géomètre Murray Viccars

1836 verra l'arrivée du jeune inspecteur des Monuments Historiques Prosper MERIMEE qui rédige ses "Notes d'un voyage dans l'Ouest de la France".

Son constat est implacable:" le pavage des routes et le défrichement des landes sont les causes les plus efficaces de la destruction de ces pierres".

Il sera suivi en 1838 par STENDHAL, en 1847 par Gustave FLAUBERT, Maxime du CAMP qui contribueront à la notoriété des "grosses pierres de Carnac".

Guy de Maupassant écrit "le voyage en Bretagne" qu'il parcourt à pied en Septembre 1879 et à l'été 1882.

De 1862 à 1864, l'intendant militaire René GALLES explore le tumulus St Michel, Mané er Roëck et Mané Lud.

En 1864, Gustave de CLOSMADEUC publie un essai de synthèse sur les fouilles des dolmens de Carnac, Crac'h, Plouharnel, La Trinité et St Philibert.

En 1865 a lieu la première étude des SIGNES gravés par Davy de CUSSE, l'abbé COLLET et l'abbé LAVENOT.

De 1873 à 1881, James MILN entreprend des fouilles novatrices, aidé du jeune Zacharie Le ROUZIC, à Kermario.

Il fera don de ses collections à la ville de Carnac qui ouvre un musée en 1882.

En 1880, Felix GAILLARD publie un inventaire avec PHOTOGRAPHIES des dolmens morbihannais et des périls qu'ils encourent.

Le 30 Mars 1887 paraît la première LOI sur les monuments historiques:" le propriétaire d'un monument classé NE peut le modifier, le restaurer ,encore moins le détruire SANS autorisation administrative"

De 1910 à 1939, date de sa mort, Zacharie le ROUZIC restaurera près de 130 monuments sur une trentaine de communes du Sud Morbihan.

L'archéologie des monuments mégalithiques devra attendre 1980 pour que des travaux de consolidation et de restauration déclenchentdes actions ponctuelles.

De 1986 à 1994, un vaste programme d'investigation est mené, dirigé par Jean L'HELGOUACH et Charles Tanguy-LEROUX à Locmariaquer pendant que la fouille du grand Cairn de PETIT MONT, en presqu'île de Rhuys, est dirigée par l'archéologue Joël LECORNEC.

Les recherches actuelles sont menées par Christine BOUJOT et Serge CASSEN. Entre 2011 et 2014, un vaste programme a été entrepris sur GAVRINIS pour mieux comprendre la composition des signes gravés.

Aujourd'hui, sur un ensemble de 500 monuments préhistoriques, recensés dans les 26 communes de la zone d'étude, 27 ensembles archéologiques présentent les conditions d'intégrité qui satisfont aux critères de l'UNESCO pour être proposés à l'inscription au Patrimoine Mondial. Les Mégalithes sont Notre HERITAGE: protégeons-les."

Rédigé par Abel Garnier, membre de l'Association pour la Sauvegarde des Chemins et du Patrimoine Mégalithique de Saint PHILIBERT en Morbihan.

21 Février 2017